Théâtre d’Art Appliqué

Le Théâtre des illustrateurs

« Une feuille de papier vierge », d’après John Maeda,
immédiatement suivi du « plateau du petit déjeuner », d’après Lise Deharme
Que disent les objets réveillés à l’aube ?

« Jardin », d’après Lise Deharme.
Le tranquille théâtre d’un pays sage.

« Une grande prairie vers la fin de l’été », d’après Lise Deharme.
Deux bêtes, en castelets.

Durée des formes : 10 minutes chacune
Spectateurs : adultes
Jauge : 60 spectateurs

Qu’appelle t-on « illustration scénique » ?

Le livre
Le mot illustration fait avant tout référence au domaine du livre. Le livre est ainsi la base
d’une première approche. Qu’est-ce qu’une illustration, à quoi sert-t-elle, comment la
réalise-t-on ?
Étudier ces questions c’est prononcer des termes lexicaux dont le champ est commun au
livre et au théâtre :
– Qu’est-ce qu’une illustration : représentation ? Imitation ? Interprétation ?
– A quoi sert-t-elle : complémentarité au texte ? Compréhension du texte ? Perception
intuitive du texte ? Accompagnement du texte ?
– Comment la réalise-t-on : mise-en scène (mise en page) ? Rythmes ? Fréquence ?
Matériaux ? Décors ? Personnages ?

Le théâtre
Au théâtre 1 le terme d’illustration scénique est employé péjorativement. En effet, que
pourraient attendre les spectateurs d’un pléonasme visuel ou d’un enjolivement scénique
sans autre raison que décorative ?

Le théâtre de marionnettes
Au théâtre de marionnettes les choses sont un peu différentes. Non qu’il doive plus
facilement céder à ces défauts, mais le théâtre de marionnettes utilise entre l’acteur et le
spectateur des objets significatifs perçus pour eux-même.
Le marionnettiste est ainsi l’animateur d’un paysage visuel, qui contrairement au théâtre
n’en reste pas à l’interprétation unique de l’homme.
Au théâtre de marionnettes, nuages, poissons, arbres et maisons ont une valeur
équivalente à celle de Harpagon ou Antigone…

Le théâtre de papier
Des acteurs, des imprimeurs ont lancé des passerelles entre le théâtre et le livre. Un
genre est né au XIXe siècle avec la diffusion des images d’Épinal : « le Théâtre
de Papier » 2 qui reproduisait en vignettes à découper les grands spectacles de l’Opéra,
les mélodrames, les féeries…

Ce genre est aujourd’hui repris et renouvelé magnifiquement par des artistes
contemporains, auteurs et metteurs en scène.
Le Théâtre de Papier renoue fréquemment avec l’ancien métier de colporteur, qui
déroulait de grandes séries d’images, et les commentait avec verve. C’était le montreur
d’images. Le diseur d’images. Et, bien sûr, dans une autre mesure, le conteur, dont les
images sont les plus merveilleuses : des images mentales, individuelles, secrètes et
communes à la fois.

1 « L’illustration », puis « La Petite Illustration », puis « La Petite Illustration Théâtrale » étaient des
publications hebdomadaires du début du XXe siècle, de pièces récemment jouées.
2 En angleterre le « Toy theater ».

L’illustration scénique au Théâtre Sans Toit

Au théâtre Sans Toit, nous entendrons par « Illustration scénique » la construction de
grandes images, visibles du public. Ces images accompagnent un texte en prose ou
théâtral. Ces images peuvent être animées par les procédés du théâtre de papier (pop-
up, ombres, mécanismes élémentaires) et le talent des montreurs de mondes.

Les marionnettistes désignent, présentent, et signifient les actions des personnages, plus
qu’ils ne les jouent. Ils « lisent » à haute voix les éléments de l’image. Ils « dé-livrent » à
haute voix les images. Ils sont parfois comme des géants entrant dans l’image, la
modifiant, la saccageant ou la révélant.

L’objet final est que les spectateurs écoutent avec leurs yeux, aussi ! Mots ou musiques,
inhabituels ou inouïs, sont étayés par la lumière de belles images vivantes.

Mise en scène
Pierre Blaise

Musique
Jean-Luc Ponthieux, Joël Simon

Illustration
Christian Broutin, Pierre Blaise

Direction technique
Jean-Christophe Sohier

Comédiens
Gilbert Épron, Éric Malgouyres, Nicolas Quilliard